13 jours, 13 nuits

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Lors de la reprise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en 2021, alors que les Américains quittaient le pays dans la précipitation, l’ambassade de France à Kaboul fut la dernière à tenir bon. Après de vifs débats internes, elle ouvrit ses portes à quelque 400 personnes qui cherchaient à fuir. Pendant treize jours et treize nuits, elle négocia avec les nouveaux maîtres du pays pour obtenir leur départ et leur escorte jusqu’à l’aéroport en état de siège. Le thriller politique du même nom s’appuie sur les mémoires du commandant de police français Mohamed Bida, responsable de la sécurité de ces réfugié·es. Durant les négociations avec les talibans, il fit équipe avec une jeune Française établie depuis longtemps en Afghanistan, contrainte de servir d’interprète au péril de sa vie. Roschdy Zem prête à ce héros méconnu toute la force de sa prestance, tandis que Lyna Khoudri, dans le rôle de l’interprète, se révèle bouleversante dans plusieurs scènes où transparaît toute la fragilité humaine face à des situations opaques et à des adversaires imprévisibles. Certes, on a sans aucun doute affaire à une épopée héroïque censée panser les plaies de la Grande Nation meurtrie. Mais en Europe, quelle autre industrie cinématographique, hormis la française, serait capable de mettre en scène de manière aussi crédible et captivante un tel sujet, à grand renfort des scènes de chaos et de plans de foule? Le réalisateur Martin Bourboulon, qui avait déjà prouvé son talent avec Eiffel et plus récemment avec le diptyque Les trois mousquetaires, confirme ici son savoir-faire spectaculaire. Cette fois, il se surpasse.