Familia
Francesco Costabile, Italien, 2024o
Luigi, ein zwanzigjähriger junger Mann, lebt mit seiner Mutter Licia und seinem Bruder Alessandro zusammen. Ihr Vater Franco ist vor zehn Jahren weggegangen und hat ihnen endlich die Freiheit gegeben, ohne Angst und Unterdrückung zu leben, wodurch sie ihre tiefe familiäre Verbundenheit wiederentdecken konnten. Eines Tages taucht Franco jedoch wieder auf, entschlossen, seine Söhne zurückzuholen und seine Familie wieder zusammenzuführen. Aber er hat sich nicht verändert.
Derrière son titre latin (familia plutôt que l'italien famiglia), ce deuxième long-métrage du jeune Francesco Costabile se distingue également par un louable effort de stylisation. C'était nécessaire, venant après Jusqu'à la garde de Xavier Legrand et Jouer avec le feu des sœurs Coulin, dont il pourrait sembler être un mélange: un drame de la violence conjugale qui mène l'un des deux fils du couple dans les bras d'un groupuscule d'extrême-droite. Tiré d'un récit autobiographique, Non sarà sempre così de Luigi Celeste, le film est heureusement plus original que cela. Il nous plonge dans le quotidien peu reluisant d'une famille prolétaire de la banlieue romaine. Au début, Luigi et son frère aîné Alessandro ont une dizaine d'années et ne comprennent pas vraiment ce qui leur arrive lorsque la police se présente à la porte de l'appartement et sépare toute la famille. Dix ans plus tard, mère et fils vivent à nouveau sous un même toit. Lorsqu'un affrontement avec des jeunes gauchistes envoie Luigi en prison pour quelques mois, c'est là que son père reprend soudain contact. Il parvient même à réintégrer la famille mais, cette fois, son comportement toxique commence à apparaître à Luigi, qui cherchera à en délivrer sa mère ainsi que lui-même. C'est ce double mouvement de prise de conscience qui est travaillé ici. Bien sûr, il y a de la tragédie dans l'air, et le cinéaste en profite pour échapper au strict réalisme. Ses excellent·es acteur·trices font le reste, en particulier Francesco Di Leva (un régulier chez Mario Martone) en père qui suinte la menace et Barbara Ronchi (découverte chez Marco Bellocchio) en mère qui alterne force et faiblesse. Le tout donne un drame aussi sombre que prenant, mais qui échappe pour finir à l'idée d'une fatalité de l'héritage familial.
Norbert CreutzGalerieo


