Le système Victoria
Sylvain Desclous, Frankreich, 2024o
David ist Bauleiter und leitet die Baustelle eines grossen Hochhauses, das in La Défense gebaut wird. Unüberwindbare Verzögerungen, unaufhörlicher Druck und überlastete Teams - er lebt nur unter Zeitdruck. Als er Victoria, die ehrgeizige Personalchefin eines multinationalen Unternehmens, kennenlernt, ist er sofort von ihrer Kühnheit und Freiheit begeistert. Als er sich in einer leidenschaftlichen Beziehung mit beruflichen Herausforderungen wiederfindet, gerät David in ein System, das ihn überfordert.
Jusqu'à présent, la filmographie du réalisateur Sylvain Desclous n’avait frappé l’œil d’aucun distributeur suisse; notre curiosité pour son adaptation d’un roman à succès d’Éric Reinhardt n’en était que plus grande. C’est l’histoire d'un directeur de travaux surmené (Damien Bonnard) qui veut laisser tomber un chantier foireux, puis rencontre une femme aussi riche que mystérieuse (Jeanne Balibar). À force de le bourrer de champagne et de caviar, cette dernière le persuade de ne pas lâcher l'affaire. Amoureux, notre homme est plus déterminé que jamais à achever la construction de sa tour de bureaux dans les temps, en dépit des nombreuses embûches. Au terme du récit, dont on se gardera de dévoiler le dénouement, on peine à saisir pleinement ce que le film cherche à raconter, mais cela n’a guère d’importance: anti-film d’auteur dénué de toute prétention, Le système Victoria est un authentique film d’acteur·ices, qui laisse à Jeanne Balibar tout l’espace nécessaire pour son numéro de femme fatale, appuyé par un clin d’œil à La féline de Jacques Tourneur. Ce délicieux cabotinage ne nous distrait pas pour autant de l’excellente interprétation de Damien Bonnard, convaincant en directeur de travaux constamment épuisé, mais toujours prêt à se battre – soit l’incarnation parfaite d’un âne capitaliste s’infligeant à la fois la carotte et le bâton.
Emilien Gür